
FAITS-DIVERS - Y a-t-il eu une faille dans les investigations ? Assigné par Éric Mouzin, l’État comparaît ce mercredi 11 juin devant le tribunal de Paris pour faute grave et déni de justice dans le cadre de l’enquête sur la disparition de sa fille Estelle Mouzin en 2003, a appris l’AFP de source judiciaire, confirmant une information de franceinfo. L’audience a débuté à 14 heures devant la 1re chambre civile du tribunal judiciaire de Paris.
Le père d’Estelle Mouzin, victime de Michel Fourniret, avait engagé ces poursuites en 2018. Éric Mouzin avait expliqué être « convaincu que tout n’a pas été fait pour retrouver Estelle ». Ni au début, ni dans les années qui ont suivi. « Il n’y a pas d’obligation de résultat mais il y a une obligation de moyens », avait-il estimé.
Il dénonçait notamment la « mauvaise gestion » du dossier de la disparition de sa fille : 85 tomes de procédures, 85 000 pages… « Un dossier devenu inexploitable faute de synthèse », regrettait-il.
Sept jeunes femmes ou adolescentes tuées
En 2020, succédant dans cette affaire à sept autres magistrats, la juge Sabine Khéris avait réussi à faire reconnaître au tueur en série Michel Fourniret son rôle dans la mort d’Estelle Mouzin, disparue à l’âge de neuf ans, le soir du 9 janvier 2003, alors qu’elle rentrait de l’école. Avant cela, l’enquête est allée d’impasses en culs-de-sac, malgré la détermination du père à retrouver la trace de sa fille.
Condamné à la perpétuité incompressible pour les meurtres de sept jeunes femmes ou adolescentes entre 1987 et 2001, Michel Fourniret est mort à 79 ans à Paris le 10 mai 2021. Il n’a jamais été jugé pour la mort d’Estelle Mouzin, dont le corps n’a pas été retrouvé.
Depuis juin 2020, dix campagnes infructueuses de fouilles ont été organisées dans les Ardennes pour tenter de retrouver les restes de la fillette.
En décembre 2023, Monique Olivier a été condamnée par la cour d’assises des Hauts-de-Seine à la réclusion criminelle à perpétuité, assortie d’une période de sûreté de 20 ans, pour sa complicité dans trois enlèvements et meurtres commis par son ex-mari Michel Fourniret dont celui d’Estelle Mouzin, la plus jeune des victimes de Michel Fourniret.
Auprès de franceinfo, Eric Mouzin dit vouloir obtenir la condamnation de l’État « pour le symbole », mais aussi pour que les erreurs commises ne se reproduisent pas. Il réclame 150 000 euros au titre du préjudice matériel et financier, 200 000 euros au titre du préjudice moral, et 10 000 euros au titre des frais de justice.